Ah, Sony Labou Tansi. Rien que d’y penser, j’ai des fous rires et des frissons. C’est le SEUL écrivain Africain qui m’a traumatisée. Et c’est peu de le dire. Attendez que je vous raconte. Dès que j’ai commencé à travailler, j’ai toute de suite assouvi ma passion: les livres. J’en ai acheté des tonnes. Le paradis. Parmi ces bijoux, il y avait de nouveaux auteurs dont Sony Lab’ou Tansi. Imaginez mon impatience de mettre le nez dans son livre (la vie et demie) . Bon sang! Quelle idée j’ai eu là! Au début, c’était bien. Puis, je suis tombée sur la fameuse scène du viol. Oh Madre mia… Mon cerveau s’est court circuité. Net. Impossible d’avancer dans ma lecture. Mon cerveau s’est noyé dans ce sang, ces humeurs qui n’arrêtaient pas de couler. De se répandre. De souiller le sol. D’envelopper la Terre Mère, Le Monde. Ce sang qui ne semblait pas vouloir s’arrêter. Je n’ai pu reprendre la lecture qu’au bout d’un an. Je ne l’ai pas regretté. Mais, quel choc!!!!
L’écrivain
Marcel Ntsoni est né à Kimwenza ( République Démocratique du Congo) le 5 juillet 1947. Il fait des études à l’Ecole Normale Supérieure d’Afrique Centrale. Il devient professeur d’anglais et de français à Pointe Noire. Il a été un homme politique engagé. Du fait de son opposition au régime, son passeport lui fut retiré, il fut interdit de sortie du Territoire et radié de la Fonction Publique. Ce qui l’a empêché d’avoir accès aux soins à l’étranger. Il est mort le 14 juin 1995.
C’est un écrivain romancier dramaturge qui écrit aussi bien des romans que des pièces de théâtre, des poèmes. Ses écrits sont très engagés. La plupart de ses pièces de théâtre ont été joués dans sons pays et très peu à l’étranger. Ses écrits sont entre le fantastique et le monstrueux. Il parle souvent de la dictature et de la corruption en Afrique post indépendance. Des atrocités qui sont très présentes en Afrique.
Sony Lab’ou Tansi est un écrivain dont l’écriture est libre, sans norme, inventive. Cette écriture, très riche, lui permet de s’imposer parmi les plus grands écrivains Africains. Qui promeut l’art Africain. Personnellement, je trouve que son style est truculent. Ses écrits sont une sorte de schizophrénie. Une dichotomie. Un monde de folie où les mots dansent et flirtent avec la vie , la mort, le surnaturel, la terreur. Une pensée qui n’engage que moi : Comme s’il était dans une sorte de transe quand il écrit
Bibliographie
- 1979 La vie et demie
- 1979 Conscience de tracteur – Théâtre
- 1981 l’Etat honteux
- 1981 La parenthèse de sans suivi de Je soussigné cardiaque
- 1983 l’Ante peuple – Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire
- 1985 Les sept solitudes de Lorsa Lopez – Palme de la Francophonie
- 1986 Lèse-Majesté – nouvelle
- 1987 Moi, veuve de l’empire
- 1987 Le serment d’Hippocrate – nouvelle
- 1988 Les yeux du volcan
- 1988 Le coup vieux
- 1989 Qui a mangé Madame d’Avoine Bergotha
- 1990 La résurrection rouge et blanche de Roméo et Juliette
- 1992 Une chouette petite vie bien osée
- 1992 Une vie en arbres et char…bons
- 1995 Le commencement des douleurs
- 1995 Poèmes et vents lisses
- 1996 Monologues d’or et noces d’argent – Théâtre
- 1997 L’autre monde
- 1997 Antoine m’a vendu son destin – Prix Ilosen
- 2005 La rue des mouches -recueil
- 2014 Qu’ils le disent, qu’elles le beuglent – recueil