Le soleil brillait dans ma case
Et mes femmes étaient belles et souples
Comme les palmiers sous la brise des soirs.
Mes enfants glissaient sur le grand fleuve
Aux profondeurs de mort
Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles
La lune, maternelle, accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam,
Tam-tam de la joie, tam-tam de l’insouciance
Au milieu des feux de liberté.
Puis un jour, le Silence …
Les rayons du soleil semblèrent s’éteindre
Dans ma case vide de sens.
Mes femmes écrasèrent leurs bouches rougies
Sur les lèvres minces et dures des conquérants aux yeux d’acier
Et mes enfants quittèrent leur nudité paisible
Pour l’uniforme de fer et de sang.
Votre voix s’est éteinte aussi.
Les fers de l’esclavage ont déchiré mon coeur,
Tams-tams de mes nuits, tam-tams de mes pères.
David Diop (« Coups de pilon » – Présence Africaine, 1956)
Composé de celui qui a tout perdu
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La culture est une richesse et une identité. Elle est à préserver
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L’on est en adéquation qu’avec sa culture !
Il est facile de s’oublier, facile de s’effacer, d’aller sans gouvernail.
Comme il sera facile d’obstruer sa source de vie.
Pour tout cela, il suffira tout simplement
Se dévisser de sa propre culture.
Quand c’est l’autre qui éteint ton soleil
Quand c’est l’autre qui t’arrache de tes racines,
Le temps te passera une aube nouvelle
Le ruisseau jamais tari de tes ancêtres
Te réconcilie à ta terre mère !
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