Quatrième de couverture
Stagiaire non déclaré, sans salaire et issu d’une famille pauvre, Juvénil Nguekipi se démène comme il le peut dans un Gabon qui n’est pas tendre pour les plus démunis. Pour subvenir à ses besoins, il est contraint de se mettre à vendre illégalement du chanvre. Mais lorsqu’il est arrêté, et déféré au Parquet, cette activité n’est qu’un prétexte: le Préfet jaloux, l’accuse également de détourner son épouse. Pourtant, la belle Lune dont notre héros est amoureux n’est que la maîtresse du préfet… Comment Juvénil va t-il échapper à cette machination?
Chronique
Si on vous demandait de parler de vous, de votre vie, que diriez-vous? Comment vous présenteriez-vous? Quels mots utiliseriez-vous? Juvénil s’y plie, l’air de rien. Juste en posant des mots. LES mots qui le caractérisent. Qui décrivent son moi profond ou non.
Assollicitation nous emporte dans les pérégrinations d’un stagiaire-enseignant sans le sou mais bourré de rêves. De projets. Un stagiaire qui porte un regard cru sur tout ce qui interfère sur ses choix. Il est pauvre comme Job, mais débrouillard. En Afrique, même si il y a l’or, le pétrole, etc, et les poches percées, il y a aussi le rêve. Utopiste ou non. C’est le fil d’Ariane qui maintient en vie et qui pousse à se lever chaque matin. Au fil des mots, nous découvrons les difficultés rencontrées par les apprentis fonctionnaires. Retard voire absence de paiement des salaires. Déboires amoureux. Système D plus ou moins légal.
Assollicitation est un roman dont la lecture se fait sans heurts. D’une traite. Une lecture fluide et aisée. Une lecture qui nous pousse à nous questionner. Face à toutes ces difficultés, comment réagissent les parents? Sont-ils au courant de ce qui se passe? Juvénil fait face à l’incapacité des hauts fonctionnaires. Il fait face à leur rapacité. A leur manque de civisme. A leur manque d’intégrité.
Assollicitation est un mot qui dit tout. Nul n’est sollicité. Aucun acte. Aucun droit. Aucune vie. Juste une survie. Quelque chose de palpable. Quelque chose que l’on entrevoit l’espace d’une seconde et qui disparait d’un claquement de doigts. Un mirage. Une illusion. Telle est la vie d’un homme qui a eu un rêve. Rêve qu’il a pensé pouvoir réaliser. Rêve qu’il a du mal à imaginer. Une imagination sobre. Pertinente. Persistante. Une persistance profonde. Même si tout n’est qu’une assollicitation.
Note 17/20
9782754741163 Editions du Panthéon 80 p. 10,90€
A reblogué ceci sur Les chroniques de Lee Ham.
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