Prix Couilles au cul 2019 au festival off d’Angoulême
Quatrième de couverture
Un soir Teodoro Obiang Nguema (dénommé « Obi »), président de la Guinée Equatoriale depuis presque quarante ans, s’endort comme d’habitude. Le lendemain matin, il se réveille sans un sou dans une mansarde, simple citoyen lambda dans un quartier pauvre de la capitale. Il découvre alors la rudesse de son pays, asphyxié par la corruption, le manque de liberté d’expression, d’accès aux soins ou à un système éducatif basique. Partant d’une idée assez simple, à savoir: quelle serait la vie du président équato-guinéen s’il cessait de l’être, les auteurs nous livrent une satire mordante et grinçante décrivant les conséquences d’une dictature sur la vie quotidienne des citoyens.
Tout y passe, dans un joyeux foutoir et sans épargner aucun pan de la société guinéenne où la bêtise, la cupidité, la cruauté et l’égoïsme sont devenus les qualités les mieux partagées. Entre rire et révolte, cet album est une dénonciation au vitriol que l’on lit et relit avec délectation.
Chronique
Obi est le président d’une république bananière terriblement riche. Il a un ego surdimensionné. Il se comporte en véritable potentat. Il vaque à ses obligations présidentielles entre rendez-vous coquins et farniente. Il est l’homme le plus riche et le plus courtisé du monde. Ses amis sont parmi les hommes les plus connus et les plus riches du monde. La vie d’autocrate lui sourit jusqu’au jour où survient… son cauchemar. Quel est ce cauchemar? Comment réagira notre président autocrate? Y survivra t-il?
Avec énormément d’humour, le cauchemar d’Obi nous embarque dans les tribulations de cet homme. Avec de grands éclats de rire, nous découvrons l’autre Obi. Celui que personne ne soupçonne. Même pas lui. Un looser de première. Nous allons de découverte en découverte. Découverte concernant son cauchemar. Le pire qu’il ait fait de toute sa vie. Se pourrait-il que ce cauchemar prenne fin… un jour? Découverte sur sa nouvelle vie.
Le cauchemar d’Obi nous dépeint la vie des dictateurs à travers le monde. Des tyrans en général. Ces hommes qui vivent dans un luxe insolent tandis que leur peuple ne bénéficie pas du minimum vital. Un pays où l’enfer est un paradis pour le peuple et où même le dictateur déchu rêverait d’habiter. Les planches sont en couleurs et les traits sont très vifs tels les tortures infligées à ceux qui osent élever la voix contre le régime. Les coups de crayon dépeignent avec réalisme l’histoire d’un pays: la Guinée Equatoriale, la dictature d’un président: Teodoro Obiang Nguema qui a laissé son riche pays devenir l’un des plus pauvre du monde. Aurait-il présidé différemment s’il avait vécu le cauchemar d’Obi? Nul ne le sait.
Note 18/20
9782343146669 Editions L’Harmattan 130 p. 15,90€
A reblogué ceci sur Les chroniques de Lee Ham.
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