Quatrième de couverture
Violence. Viol. Prison. Polygamie. Exil. Tout être qui a subi un de ces fléaux s’est retrouvé devant une situation où la vie a perdu tout son sens. Que dire alors quand c’est les épaules d’une seule femme qui doit endurer toutes ces épreuves ? Ce récit est une poignante plongée dans l’intimité d’une femme au destin peu ordinaire. L’auteur nous invite dans un voyage au coeur de notre société, de ses vices et de ses maux.
Chronique
Dans la société traditionnelle sénégalaise, il y a une « qualité » qui est demandée à toutes les femmes: la capacité de supporter toutes les souffrances physiques et psychologiques dignement et, surtout, en silence. Tout ce qui se passe de douloureux dans le couple doit être tu par la femme. Tabara ne le sait que trop. Elle boira sa coupe jusqu’à la lie. Et même au-delà. Que faire? Vers qui se tourner? Si l’enfer est sur terre, Tabara en est pensionnaire et le découvre jusque dans les moindres recoins.
Au fil des pages, nous découvrons une jeune femme que la vie n’avait pas préparé à ce qu’elle allait affronter. Sa famille non plus, d’ailleurs. Tabara fera face car elle n’a pas le choix. Les personnes qu’elle connait, la société qui l’entoure sont démissionnaires. A quelques exceptions près, ils sont tous prêts à juger sans savoir. Tabara en fera les frais. Et la vie ne lui fera pas de cadeaux. Loin de là.
L’agnelle du sacrifice est un doigt pointé sur la société sénégalaise. Un doigt accusateur sur l’attitude d’une société où la place de la femme ne pèse pas lourd face à la tradition du « mougne« , cet art du silence digne auquel toute femme se doit de se tenir. A quel point? Dans quel but? L’honneur, le qu’en dira t-on, sont -ils plus importants que la vie d’une femme? Alors, Tabara devra se prendre en main. Pour survivre. Pour, enfin, reprendre goût à la vie? En aura t-elle la force? En aura t-elle seulement la chance?
Note 19/20
9782343176789 Editions l’Harmattan Sénégal 197 p. 20,50€