A.D. Bonjour, Je m’appelle Amélie Diack. Je vous remercie d’avoir accepté cet interview. J’en suis honorée
M.N. Bonjour Amélie, c’est un plaisir.
A.D Pouvez-vous vous présenter ?
M.N Je m’appelle Moussa Ngom. Je suis né dans le département de Thiès dans le village de Beer où j’ai fait mon cycle primaire. Je suis professeur de Lettres-Anglais en service à l’IEF de Kaolack Département.
A.D Où avez-vous fait vos études et quels sont les souvenirs que vous en gardez ?
M.N Comme je viens de le dire j’ai commencé mes études dans mon village natal (Beer) mais après le CFEE je me suis rendu au CEM (actuel lycée) de Bayakh où j’ai eu mon BFEM. Je fais partie de la première promotion du CEM qui venait d’être créé. A la suite de cela j’ai fait mes trois années de lycée à Pout avant d’atterrir à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar avec un Bac L’1. Mais à l’UCAD j’ai fait un an à la faculté de droit pour ensuite entrer à la Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation (FASTEF ex- Ecole Normale Supérieure) en 2007. J’y suis sorti avec le diplôme de CAE-CEM en 2009.
A.D. Pouvez-vous nous parler de vos souvenirs d’enfance ?
M.N Bon… ! J’ai toujours vécu au village. Mais à l’âge de trois ans j’étais malade, tellement qu’aucun membre de la famille ne croyait que j’allais survivre, y compris Père et Mère. Ainsi j’ai été hospitalisé pendant un an deux mois. Quand j’ai recouvré la santé ma vie redevenait normale, du moins pour moi. Mais pour mes parents j’étais différent des autres enfants de mon âge et du coup ils me surprotégeaient. Je me rappelle que même pour jouer au football avec mes camarades je me cachais. Au champ, ils ne me laissaient jamais travailler comme mes pairs. J’avais rien compris et j’étais fâché par moment. Ce n’est que plus tard, à un âge un peu plus avancé, que j’ai tout compris.
Ce sont des souvenirs qui ne pourront jamais s’effacer. Maintenant j’ai une vie paisible et remplie grâce à Dieu et à mes chers parents !!
A.D. Comment avez-vous découvert votre désir d’écrire ?
M.N Mon désir d’écrire…. Bon je peux dire que j’ai commencé à écrire au collège hein. Même si c’était du n’importe quoi. En classe de quatrième j’avais une cassette de Akassa Samb (Chanteur de xassida) où il chantait le prophète Mouhamed (psl). Puisqu’il chantait en wolof, j’essayais de transcrire la chanson dans un petit carnet. Je peux dire que c’est en ce moment que j’ai découvert mon amour à l’écriture.
Au lycée j’écrivais des poèmes que je donnais ensuite à mon prof de littérature (M. Mamadou Cissokho) pour qu’il apporte des corrections. Tous mes textes de lycée je les ai gardés, jusqu’au moment où je vous parle.
A.D. Quand avez-vous décidé de devenir écrivain ?
M.N En fait c’est seulement en 2012 que j’ai décidé de mettre tout ce que j’écrivais au propre pour pouvoir le publier un jour. J’y ai ajouté de nouveaux texte et c’est ce qui a donné naissance à mon premier recueil de poèmes SUR TERRE, nous sommes tous concernés paru aux Editions Kocc.
A.D. En avez-vous parlé à votre famille ? Qu’en a-t-elle pensé ?
M.N Non…, je n’en ai pas parlé à ma famille. C’est tout récemment, quand je partais à Dakar pour enregistrer mon manuscrit à la SODAV que j’ai demandé des prières à ma mère en lui montrant mes textes. Sinon personne ne l’a jamais su dans ma famille.
A.D. Quelle a été votre source d’inspiration pour votre premier recueil ?
M.N Mon premier ouvrage est un recueil de poèmes comme je viens de le dire. Et ma source d’inspiration reste des faits de société pour la plupart. J’y ai traité des thèmes tels que l’immigration irrégulière, la destinée humaine, le terrorisme, la politique politicienne, les enfants de la rue, le rôle du poète, l’amitié, etc.
A.D. Combien de temps avez-vous mis pour l’écrire ?
M.N Eh bien il me sera difficile de dire combien de temps, simplement parce que il y a des poèmes écrits en 2010, d’autres plus récents. Il faut aussi noter que certains, même si j’ai eu à les retravailler avant publication, datent de l’époque du lycée hein ! Donc c’est un travail de longue haleine.
A.D. Qu’avez-vous éprouvé après l’avoir écrit ?
M.N De la satisfaction ! Parce que pour une première j’ai beaucoup appris du monde de l’écriture, de l’édition,… mais aussi et surtout de ma nouvelle casquette de poète- débutant.
A.D Comment ce recueil a-t-il été accueilli dans le monde littéraire ?
M.N C’est vrai que le recueil vient de sortir (le 28 février 2020) mais quand même j’ai eu beaucoup de retours positifs. Je bénéficie aussi de conseils des plus anciens tels que le doyen Amadou Lamine Sall, l’hériter du chantre de la négritude.
A.D. Comment vous sentez-vous à chaque publication ?
M.N Cette publication est ma première mais je suis zen hein, la tête sur les épaules quoi.
A.D. Pensez-vous que la passion d’écrire puisse se transmettre ? Si oui, par quel biais ?
M.N Transmettre la passion d’écrire ? Non, je ne le crois pas. Par contre on peut le réveiller chez l’individu qui, au préalable, avait déjà le « virus ».
A.D. Que représente l’écriture pour vous ?
M.N L’écriture, pour moi, est non seulement un refuge mais aussi une arme redouble. Pour ma part j’écris pour me confier, me refugier, … et dans ce cas je le garde pour moi-même, je ne le publie pas. Ou bien j’écris pour dénoncer, alerter, secouer, prévenir, prédire,… c’est cette partie de mes écrits qui apparaît au grand public.
A.D. L’écriture est-elle synonyme d’engagement ?
M.N Pour moi oui ! Ce n’est pas forcément le cas pour certains. J’écris beaucoup, mais je me fais publier pour parler de la société, défendre modestement les autres. Et je crois que c’est ça l’engagement littéraire. Quand je sens le besoin de publier c’est que le peuple a besoin que je parle de lui et pour lui.
A.D. Vous êtes professeur de lettres. Pensez-vous que cela a interagi avec votre désir d’écrire ?
M.N Non, j’écrivais bien avant de devenir professeur de Lettres. Mais il faut reconnaître que cela a aiguisé ce désir.
A.D. Vous êtes intéressé par le développement communautaire. Pouvez-vous nous en dire plus ?
M.N Oui en effet. Je suis une personne qui aime aider les autres, surtout les plus démunis. Et sur ce plan j’ai fait quelques modestes interventions dans le domaine de la scolarisation des filles. Il existe un programme avec le Corps de la paix américain qui s’appelle «Michelle Silvester Scolarship» qui consiste à octroyer des bourses scolaires aux jeunes filles. Pendant trois ans j’en ai fait bénéficier à des filles de mon collège dans le village de Mbouma. Dans ce même village aussi j’ai réussi à construire une case de santé à hauteur de sept millions deux cent mille grâce à l’appui du corps de la paix et d’une ONG dénommée World Connect. J’aime vraiment ce genre d’action parce que ça me permet d’être utile aux autres.
A.D. Quels sont vos futurs projets ?
M.N Comme projet littéraire, j’ai deux manuscrits en attente : un roman et un autre recueil de poèmes que je vais publier certainement sous peu. Je laisse « SUR TERRE » faire son petit bonhomme de chemin avant de me relancer.
A.D. Quels conseils pouvez-vous donner à des jeunes auteurs ?
M.N Etant jeune auteur comme la plupart des auteurs de nos jours, le conseil que j’ai, je me le donnerai d’abord : rester lucide et engager, croire en soi pour reprendre le flambeau littéraire. C’est tout !
A.D. Quels conseils me donnerez-vous pour améliorer mon blog dont le lien est https://litteratureetecrivainsdailleurs.blog/ ?
M.N D’abord je salue l’initiative. Vous êtes déjà sur la bonne voie. Je vous aurai suggéré aussi d’adjoindre des vidéos à votre blog. Je sais que c’est plus difficile mais le jeu en vaut la chandelle.
A.D. Avez-vous quelque chose à rajouter ?
M.N Je voudrais remercier tous ceux et toutes celles qui ont cru en moi et qui me font le plaisir de me lire. Je vous remercie aussi Amelie de cette entrevue et vous souhaite plein succès dans vos entreprises !
A.D. Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions. Au plaisir de vous lire bientôt
M.N Le plaisir est pour moi !
Je vous remercie. Ce fut un honneur d’avoir cet entretien avec Moussa, un homme de lettres au grand coeur
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Respect Amélie ! J’aime le travail que vous faites pour les belles lettres. Et Félicitations à mon cher Moussa pour tout ce que je découvre qu’il fait.
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Merci Mme Niom, toi aussi tu es un être exceptionnel. Merci du fond du coeur !!
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Un grand Bravo à Mister Ngom vous êtes vraiment excellent !
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Merci Président Konaré, je suis fier de CAALK !!
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Thank you Macaire, i know that your words are sincer !!
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Un jeune collègue plein de volonté et d’abnégation .je lui souhaite beaucoup de réussite.
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Mon frere, vous avez abbatu un travail mémorable. En dépit de ce manque de temps vous vous étes surpassé en réalisant ce travail remarquable.
Je suis satisfait de vos recherches.
Bonne continuation et plein de succés
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Merci à vous Janxà et El hadji, je suis content de vous mes chers !!
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Big up à Moussa, le CAALK te félicite et te soutient.
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Merci beaucoup Janxa
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Je vous remercie El Hadj Sène Faye. J’aime faire découvrir le monde littéraire africain contemporain.
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Bien que vous ne soyez pas avare de louanges et que de mon côté je ne sois pas prodigue de flatterie, je n’ai pu résister à vous féliciter et à vous encourager ! Je vous souhaite plein de bonnes choses dans le futur.
Vu les thèmes développés dans votre recueil de poèmes, cela montre l’engagement que vous avez pour non seulement aider les gens mais aussi les inciter à faire du bien autour d’eux mêmes.
Bravo.
Merci à vous aussi Amelie Diack !
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Échange intéressant. Bravo cher Moussa. Plein succès
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