LA COMPLAINTE DU NÈGRE – Léon-Gontran Damas

Ils me l’ont rendue
la vie
plus lourde et lasse

Mes aujourd’hui ont chacun sur mon jadis
de gros yeux qui roulent de rancœur
de honte

Les jours inexorablement
tristes
jamais n’ont cessé d’être
à la mémoire
de ce que fut
ma vie tronquée

Va encore
mon hébétude
du temps jadis
de coups de corde noueux
de corps calcinés
de l’orteil au dos calcinés
de chair morte
de tisons
de fer rouge
de bras brisés
sous le fouet qui se déchaîne
sous le fouet qui fait marcher la plantation
et s’abreuver de sang de mon sang de sang la sucrerie
et la bouffarde du commandeur crâner au ciel.

9 commentaires

  1. Haiti!

    Complaintes d’esclave

    Pourquoi donc suis-je nègre ? Oh ! pourquoi suis-je noir ? Lorsque Dieu m’eut jeté dans le sein de ma mère, Pourquoi la mort jalouse et si prompte au devoir N’accourut-elle pas l’enlever de la terre ? Car libre l’oiseau vole et redit ses concerts ; Car libre le vent souffre au gré de son caprice ; Car libre, l’onde limpide, harmonieuse, glisse Entre les gazons verts. Esclave, il n’est pour moi nul bonheur, nulle fête, Et je n’ai pas de place où reposer ma tête.

    Massillon Coicou

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  2. Un auteur de mon pays, l’un des pionniers de notre litterature a écrit un texte pareil titré complainte d’esclave.
    Outre ce qu’ont vécu les juifs, qui disait nègres, disait ésclave.
    Du pareil au même.
    Voilà pourquoi, je me sens particulièrement concerné par ce texte.

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