Qui a tué le muezzin? – Rachid BRAKI – 2021

Quatrième de couverture

Le roman, sur fond du meurtre d’un muezzin survenu dans un village du fin fond de l’Algérie, met en scène l’émoi d’une société écartelée entre l’archaïsme et la modernité, l’aspiration à la liberté et les pesanteurs politiques. Une grand-mère anxieuse et bouleversée par le fait divers, un prof de dessin qui a une idée bien à lui sur l’identité du meurtrier, un officier de l’armée qui craint que ce meurtre ne nuise à sa carrière, un ancien élève d’une école coranique devenu athée et libertin ; autant de personnages peuplent cette histoire qui interroge la religion musulmane, pointe du doigt certains de ses tropismes et porte une réflexion sur les dogmes qui la rigidifient sous prétexte de la préserver.

Chronique

Cinq fois par jour, du haut du minaret de la mosquée, le muezzin appelle à la prière. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Le jour où il ne le fait pas, annonce un grand problème. Un souci majeur. C’est ce qui est arrivé dans un petit village algérien. Un matin, il n’y eut pas d’appel pour la prière de l’aube. Que s’est-il passé? Le muezzin est-il malade voire pire? Qu’en pense l’imam? Et la population?

Tout le monde s’agite dans le village. Tout le monde est soupçonné quand la funeste nouvelle fut connue. Cet assassinat permet de connaitre l’histoire de chacun des habitants, jeunes ou vieux. Tous ont, plus ou moins, une bonne raison de commettre ce geste néfaste. Lequel d’entre eux a eu l’idée d’aller jusqu’au bout? Nous découvrons des personnages hauts en couleurs qui restent curieux en ce qui concerne l’avancement de l’enquête. Un questionnement taraudait tout le monde, villageois comme enquêteurs. Qui a osé souiller la mosquée? Qui a osé y répandre du sang? Qui va remplacer le muezzin? Les ambitions de chacun sont révélées. Ce qui ne facilite pas l’enquête.

Le meurtre du muezzin est l’occasion  de présenter une micro société refermée sur ses rêves, ses ambitions, ses faiblesses. Ce crime est le déclencheur de rancoeurs inavouées. C’est une raison d’interroger les croyances et les pratiques de chacun. L’écriture fluide nous donne envie d’en savoir plus sur chacun des personnages. Au fil de la lecture, nous découvrons, avec effarement, l’identité du coupable. Cette personne à laquelle personne n’avait pensé. C’est un suspens qui est bien conservé jusqu’au bout. 

Note 17/20

9782343225500   L’Harmattan  Coll. Lettres du Monde Arabe   343 p.   16€

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