Quatrième de couverture
Entre trois heures et quatre heures du matin, alors que toute la maisonnée était plongée dans un silence absolu, une violente déflagration se fit entendre. La porte de la chambre avait volé en éclats. Avant qu’ils n’aient le temps de savoir ce qui se passait, Gowa et son épouse étaient encadrés par trois individus qui avaient fait irruption dans leur chambre. Vêtus de noir, encagoulés et portant des chaussures militaires, ils pointaient leurs armes sur le couple. Les assaillants avaient pour mission d’assassiner de hautes personnalités en vue de décapiter le sommet de l’État et de renverser le président de la République.
Chronique
Des pays où l’embryon des guerres partagent la population existent toujours à travers le monde. Beaucoup sont situés en Afrique, continent où certaines milices, avec l’aide de mercenaires étrangers, mettent à mal la stabilité d’un pays. A Abidjan, en Côte d’Ivoire, des rebelles viennent d’éliminer un haut membre du gouvernement. Ils retiennent prisonnières sa femme et sa nièce.
Le cauchemar ne fait que commencer pour Adèle la veuve et Ablawa sa nièce. La vie des prisonnières ne sera pas un long fleuve tranquille. Elle n’aura rien à envier à l’enfer. C’est ce que découvriront les deux femmes qui y perdront leur âme, leur joie de vivre et leur désir de rebellion sera étouffée par l’horreur. Mais, à deux, elles sont plus fortes. Doivent-elles se laisser malmener ou se rebeller au risque de perdre leur vie? De toute manière, la vie qu’elles ont dans ce camp de rebelles vaut-elle la peine d’être vécue? Comment faire pour ne pas sombrer? Tout accepter signifie t-il baisser les bras et cautionner ce qui leur arrive? Les deux femmes sont perdues. Peut-être pas pour longtemps.
A travers des mots durs, des descriptions très fortes, l’auteur nous narre la vie des prisonnières dans le camp des rebelles. Ce qui nous pousse à avoir une pensée pour ces femmes, à travers le monde, qui sont enlevées par différentes milices. Ces femmes tiennent à la vie, quelles que soient les horreurs subies. Elles sont victimes et culpabilisent. Elles sont blessées dans leur chair, dans leur âme et ne peuvent en parler à personne. Elles ont une vie qui est pire que la mort. Ce roman fait réfléchir à l’accueil réservé à ces victimes. Comment les faire déculpabiliser? Comment faire comprendre aux gens qu’il ne faut pas porter de jugement sur ce qui s’est passé? Comment les aider à avoir une nouvelle vie? Surtout, comment faire pour qu’elles puissent reprendre goût à la vie? C’est un roman très fort qui laisse un goût amer, mais qui mérite d’être lu par bon nombre de personnes.
Note 18/20
9782343320623 Ed. l’Harmattan 166 p. 17,50€