Quatrième de couverture
Diariétou, 21 ans, Sénégalaise, musulmane, de parents de la noble confrérie mouride. Josué, 25 ans, Congolais, chrétien, de parents ancrés dans le catholicisme. Diariétou aime Josué. Josué aime Diariétou. L’amour, le vrai est né entre ces deux jeunes Africains que tout oppose : culture, religion, tradition…On dit que l’amour peut venir à bout de tout. N’est-ce pas l’amour à l’occidentale ? En Afrique, est-ce possible ? Voyons cela dans cette littérature réelle et contemporaine.
Chronique
Tout le monde connait l’histoire de Romeo et Juliette. Une superbe et triste histoire d’amour. C’est une scène qui se rejoue fréquemment. Au-delà de bien des frontières. Ainsi est l’amour de Diariétou et de Josué. Un amour que tout sépare: Les origines, la religion et le choix des parents. Autant de soucis à régler avant de se marier. Des obstacles qui semblent insurmontables, au premier abord.
En Afrique, les histoires d’amour sont souvent compliquées. Il ne s’agit pas de l’union de deux personnes, mais celui de deux familles, de deux clans. Les deux familles de nos amoureux, Diariétou et Josué, disent péréniser une tradition, même si la loi est contre eux. N’ont-ils pas fait exciser une fillette de quatorze ans pour la donner en mariage à Josué? Normalement, la tradition interdit les mariages consanguins. Ce qui n’empêche pas le père de Diariétou de donner sa fille en mariage à son cousin. Comment la jeune génération peut-elle expliquer ces interdits à leurs ainés? Ces derniers consentiront-ils à les écouter, à en prendre note? Ne sont-ils pas les gardiens aveugles de ces traditions?
Une histoire compliquée, telle est cette pièce de théâtre qui aborde de nombreux sujets endémiques en Afrique: l’excision, le mariage précoce et /ou forcé, les grossesses précoces. Toutes ces atrocités que subissent les femmes africaines au nom de traditions obsolètes. De traditions qui ne devraient plus exister aux yeux de la loi. Des femmes qui se soumettent, pleurant leurs malheurs, leurs amants abandonnés, les gestes violant leur intimité. Des femmes qui fuguent quitte à se retrouver à vivre dans la rue avec tout ce que cela peut avoir comme difficultés. Des femmes qui se suicident car ne supportant pas de se lier à un inconnu, à un vieil homme, de supporter des viols répétitifs de leur vieil époux, d’entendre le consentement bruyamment silencieux de leur mère à leur vie de souffrances. Cette pièce de théâtre, très bien écrite, est malheureusement d’actualité. Elle veut amener ces aînés qui se disent sages à réfléchir à certaines actions qui bouleversent la vie de leurs enfants. Et pas dans le bon sens.
Note 17/20
9782343242705 L’Harmattan Théâtres 98 p. 12€