Quatrième de couverture
En 2015, Alia se rend chez un neurologue réputé de Casablanca afin de comprendre pourquoi ses maux qui la rongeaient ont soudain cessé. C’est dans la salle d’attente qu’elle va voir sa douloureuse vie et celle de son père se dérouler. Le lecteur va alors voyager dans le Maroc des années 1950 à nos jours et découvrir l’histoire peu commune d’Alia où le thème de la condition de la femme au Maroc est largement abordé.
Chronique
La place de la femme dans un monde régi, à majorité, par les hommes, est une question délicate. Qu’en est-il au Maroc? Alia, la narratrice, nous raconte sa vie, de sa naissance à nos jours. Une vie qui débute difficilement. Et c’est peu de le dire. Une petite fille voit le jour tandis qu’une mère s’enfonce dans les ténèbres. C’est un grand désarroi pour la famille. Que faire de cet enfant du malheur? Son père est perdu. Comment peut-il récupérer ses enfants? Un début de vie difficile pour Alia. Nous sommes au Maroc, en 1952.
Nous voyageons dans le Maroc des années cinquante à nos jours, à travers une saga familiale. A travers l’histoire du Maroc. A travers les us et coutumes. Pour Alia, perdre sa mère est un choc. Vivre loin de sa grande soeur Lina et de sa famille paternelle et maternelle, est une grande douleur. Même si elle n’est qu’un bébé. Elle est celle qui a pris la vie de sa mère. De ce fait, elle n’a pas de place dans sa famille. Son quotidien est ailleurs. Le regard de ce bébé sur ce qui l’entoure, est net, sans apriori et très humoristique. Parfois, Alia est aussi sérieuse qu’un adulte dans l’analyse des situations. Nous nous délectons de ce regard sans fard qu’elle pose sur la société marocaine.
Ce roman est une invitation au voyage dans le quotidien des grandes familles marocaines. Nous voyons le royaume s’ouvrir peu à peu au monde occidental. L’écriture est d’une grande clarté. Elle facilite la lecture et le voyage à travers l’histoire du Maroc de 1952 à nos jours. La saga familiale est belle, enrichissante. L’amour y tient une très grande place. Ainsi que les liens familiaux. Cette plume enlevée nous fait découvrir l’évolution des traditions et des coutumes. C’est un roman addictif et d’une grande beauté. Alia, l’enfant du malheur, partage avec nous sa vie de paria. C’est un superbe roman.
Note 18/20
9782343228761 L’Harmattan Coll. Lettres du Monde Arabe 298 p. 26€