Le petit carnet d’une colombe – Adia Gnagna BA FALL – 2020

Quatrième de couverture

En s’appuyant sur la technicité du bien dire et du savoir dire, Adia Gnagna FALL nous ouvre grandement les portes de son coeur abattu, mais prompt à se relever dans le but de semer des graines d’amour et de paix dans tous les coeurs meurtris. Telle une colombe blanche!

Chronique

Quand nous parlons de Mariama Bâ, nous pensons tout de suite à sa belle lettre qui troubla nos coeurs. Une lettre qui mit en lumière la souffrance de la femme sénégalaise et, à travers elle, celle de la femme africaine. Elle met aussi en lumière la place et le rôle de la femme. Surtout, la force du « mougn« : souffrir en silence et dans la dignité. Je ne vous parlerai pas de Mariama Bâ, mais d’une auteure qui a fait la même démarche. Dans son courrier, elle nous raconte une autre histoire. Celle d’une autre femme. Celle d’un autre cri.  Un cri qui résonne sourdement dans les mémoires.

Nous sommes des décennies après le premier cri d’une écrivaine sénégalaise. Depuis, le rôle et la place de la femme ont-ils évolué au sein de la société sénégalaise? Epouse, mère et femme politique, Adia voit sa vie bouleversée par la mort de son époux. Des décennies d’amour et de complicité qui prennent fin. Une grande détresse, une grande peur du lendemain s’empare de la veuve. Pourquoi maintenant? Que sera l’avenir? Comment vivre sans l’être aimé? Que dire aux enfants? Cependant, la femme politique parle en elle. Elle a partagé ce combat avec l’amour de sa vie. Pourquoi ne pas en parler à l’absent par le biais d’une lettre?

Telle toute veuve, Adia fait face à l’inconnu après la perte de son époux. Mariama Bâ nous parlait de sa douleur de mère, de femme abandonnée. Adia nous parle de la douleur de sa perte et aussi de sa vie politique. Un compte-rendu qu’elle se sent obligée de partager avec le disparu. Un combat, une bataille qu’ils menaient ensemble. Elle lui raconte tout, par le menu détail. Et cette vie qui suit son cours après la perte de son époux. Les enfants, la famille élargie, la famille politique sont présents. Nous découvrons l’histoire de la vie politique de la ville Kolda ainsi que tous ses acteurs. La perte de l’être aimé est toujours une déchirure pour l’épouse aimante. C’est ainsi que l’on comprend ce besoin de parler de l’absent. Cet envie de lui décrire le quotidien depuis son départ. Cependant, la vie politique n’est-elle pas l’apanage des vivants? Peut-être que le disparu aurait préféré avoir plus d’informations sur sa famille et sa capacité à surmonter son absence? Peut-être qu’il aurait choisi une partie succinte de la politique?

Note 16/20

9782492418068   Editions Aminata Sow Fall    124 p.

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