Quatrième de couverture

« Aussi loin que je me souvienne, on ne m’a jamais appris à aimer. Je dois dire que les choses n’ont pas beaucoup évolué. » C’est sur cette sentence que s’ouvre le journal anonyme qu’est Mâle Noir. Au fil des pages et des pérégrinations de cet homme d’une trentaine d’années, on découvre son parcours affectif chaotique, ses atermoiements et son incapacité à s’ouvrir aux autres. Différentes rencontres le font petit à petit sortir du confort feutré de sa solitude, mais au moment où il semble finalement s’ouvrir, et où l’affection et l’amour font enfin partie des émotions qui l’animent, tout lui échappe. On suit ce narrateur dans ses réflexions sur les sujets de société qui le traversent et le dépassent, le racisme, le mouvement décolonial, l’immigration. Parfois cynique, mélancolique, tendre ou euphorique, le narrateur nous fait voyager dans cette vie d’immigré en quête d’un bonheur simple, celui de l’amour des autres et de soi, et à travers lui, la liberté. D’une plume libre, vive et tranchante, Mâle Noir est un roman puissant, dérangeant et universel.

Chronique

Heureusement pour tous, l’humanité est faite d’êtres bien différents sur tous les points. Notre héros est fier de sa différence qui, parfois, lui pèse un tantinet. Autour de lui, le monde tourne et tente tant bien que mal d’aller de l’avant. Lui, se suffisant à lui-même, se tient en observateur. Pourtant, il lui arrive d’accepter quelques vérités le concernant. C’est juste un constat. Cette vie lui convient-elle? A t-il des velléités de changement? Pourquoi est-il ainsi? Que sait-il de l’amour? Il cherche à comprendre. Y arrivera t-il?

Entre deux cultures, deux religions, deux mondes, notre héros se fraye un chemin. Avec une certaine aisance. Avec un certain amusement. C’est un homme à la recherche de lui-même. A la recherche d’un roc auquel s’accrocher. Il vient de décrocher son doctorat en anthropologie. Enfin! Il a la trentaine. Et après? Qu’est-ce que cela a changé à sa vie d’errance, de périgrinations? Il se contente du peu que l’on lui donne et qu’il rend. Un diplôme qui n’a pas de débouchés, une vie qui se faufile, se peaufine au gré des rencontres semblent le satisfaire parfaitement. Peut-être. Finalement, qui est-il? Que veut-il vraiment? Que pense t-il de sa vie? A t-il l’intention de changer?

Notre homme est dans cette quête qui l’interroge. Une quête de lui-même. De sa vie. De l’amour. De son devenir. Il n’a pas appris à aimer, à partager ses sentiments. Il en est incapable. Du moins c’est ce qu’il dit. L’auteur nous fait découvrir un homme au parcours atypique. Un homme qui se complait dans l’à-peu près. Un homme qui ne questionne pas ou peu son avenir. Est-il aussi perdu qu’il ne le pense? A t-il vraiment envie de changer? Sa quête semble sans but. Il est le mâle dont rêvent les occidentales. Il assume pleinement. L’amour arrive au hasard de ses périgrinations. Comment l’acceptera t-il? Que deviendront ses certitudes et ses incertitudes? La vie peut être scélérate. Parfois.