Quatrième de couverture
« Elle » l’héroïne de la pièce, victime d’injustices, de violences physiques et morales de toutes sortes dans une société qui la considère comme une personne maudite et maléfique décide de se donner la mort suite à la mort tragique de son bien aimé Michel. Mais l’apparition d’un Génie protecteur dont le but principal est d’empêcher la jeune file de se donner la mort et prendre la place de Michel dans le cœur de celle-ci va tout changer.
Chronique
Les albinos et l’Afrique. . . Comment expliquer sereinement le lien? Aucune possibilité. Dans certains endroits d’Afrique, les albinos sont enlevés, tués en sacrifice sur l’autel d’un quelconque dieu assoiffé de sang qui exaucera les vœux de la personne s’adressant à lui. Des associations se battent pour leur sauver la vie. Ce qui n’empêche pas les enlèvements, les abandons, les meurtres de ces pauvres enfants. Elle, l’héroïne de ce roman, les représente tous. Pourquoi est-elle là? Que veut-elle faire? Ses semblables risquent leur vie à chaque sortie. Ils doivent rester sur leur garde et ne faire confiance à personne. Pensez-vous que cela soit une vie?
C’est un problème sociétal qui date de la nuit des temps. Nazi Boni, écrivain voltaïque (Burkinabé), soulevait déjà le problème de l’ostracisation des personnes atteintes d’albinisme, dans son roman « Crépuscule des temps anciens« . Elle, est le porte-parole de ces personnes persécutées et tuées dans un vibrant silence et une complicité étatique indigne. Elle, c’est son nom, est la souffrance faite femme. Son âme et sa chair sont torturées par tout ce que subissent les siens: les albinos, ces enfants nés de relations sexuelles diurnes, dixit la tradition. L’auteur aborde le regard de la société sur ces personnes qui sont différentes. Sur l’inhumanité que leur prête les gens. Ils sont chosifiés et regardés comme des aberrations. Cette pièce de théâtre est un cri de souffrance. Un cri qui souhaite réveiller les consciences. Qui souhaite faire accepter le fait que les albinos sont des humains comme les autres. Qu’ils ont le droit de vivre normalement comme tout le monde. Sans persécutions. Sans menaces.
Elle, comme tous les albinos d’Afrique, vit dans la terreur. Dans le rejet. Dans cette pièce de théâtre, l’auteur met la société face à ses modes de pensées. Face à ses pensées criminelles, ses apriori contre les albinos. C’est un plaidoyer. Le génie représente cette minorité qui protège quotidiennement les albinos de ceux qui leur veulent du mal. J’invite le lecteur à lire attentivement la partie II de la pièce de théâtre. C’est une partie qui raconte, sans fards, avec des mots durs, le quotidien effrayant d’un albinos. Les mots de Elle, sont ceux d’un enfant né différent et qui a une triste destinée. Ce sont ceux de la stigmatisation et du manque d’empathie des autres. Cette pièce jouée auprès de la population citadine et/ou rurale cherche à faire changer les mentalités, à faire prendre conscience des conduites inappropriées des « biens pensants ».
Note 18/20
9782140273704 Ed. L’harmattan Guinée 57 p. 10€