Quatrième de couverture
«Il ne sait pas qui je suis vraiment…». C’est ce que se dit Fatim, alors qu’elle s’apprête à épouser l’homme de sa vie. Mais qui est-elle donc, sinon un brillant cadre de société, une jeune femme comblée à qui tout sourit ? La réponse est peut-être dans la secrète mélancolie qui l’habite…
Chronique
La vie nous joue parfois des tours pendables. Des tours dont nous n’osons parler à personne. Par peur. Par lâcheté. Par amour. Entre autres. Fatim est une femme à qui tout sourit. Elle croque la vie à pleines dents entre un époux aimant et deux sublimes jumelles. Sans oublier ses collègues et partenaires qui éprouvent, envers elle, un profond respect. Mais, en la regardant avec plus d’attention, les gens se rendent compte de cette petite étincelle terne, au fond du regard. Pourquoi? A t-elle un secret? Si oui, quel est-il? Peut-être que ce petit éclat terne est une pure imagination de l’esprit? Qui sait?
Ce roman est un plaidoyer pour les jeunes femmes africaines, particulièrement les jeunes femmes sénégalaises. Toute personne ayant fait ses études au Sénégal ou en Afrique, connait au moins une fille scolarisée qui a disparu au détour d’une année scolaire, pour cause de grossesse précoce. Ce sont des jeunes femmes avalées par l’ingratitude de la vie et dont, le plus souvent, plus personne n’aura de nouvelles. Fatim en connait trois. Ce qui est exceptionnel. Que sont-elles devenues? Quelle est leur vie actuelle? Pour peu qu’elles aient survécu à la honte, à l’ostracisation, aux insultes et au rejet parental. La vie peut se révéler ingrate et de jeunes âmes peuvent, par désespoir, y mettre fin.
Combien a t-il fallu de manifestations, de suicides, de souffrances pour que l’Etat sénégalais décide, enfin, de légiférer sur les grossesses précoces en milieu scolaire? Qu’il décide d’offrir une seconde chance aux futures mères scolarisées? Dans une écriture franche, directe, claire, l’auteur nous relate le destin de ces femmes. La vie de Fatim en fut le début et la fin. Des vies. Des histoires de vie. De fins d’histoires de vie. C’est un roman-mémoire pour toutes ces jeunes femmes dont les rêves de grandes études se sont fracassés sur la stigmatisation des « bien pensants ». Des jeunes femmes dont le destin s’est brisé au fond d’une rue devenue sienne suite au rejet parental. Au fond d’une boîte de centaines de comprimés qui ont étanché leurs larmes. Pour toujours. Qui es tu Fatim? Ange ou démon?
Note 20/20
9782343218502 Ed. l’harmattan Sénégal 232 p. 20,50€