Sini-Mory – Keïta Fodéba

Une nuit, l’enfant de Sini-Mory, sans motif, pleura. Toute la cour royale se mit en branle pour le faire taire. Les efforts furent vains. Il pleurait, pleurait, pleurait… Alors, Sini-Mory qui avait compris les pleurs de son enfant, prit sa petite guitare monocorde, s’assit au seuil du palais, et chanta.

L’enfant se tut. L’étrangère aux cheveux hirsutes, l’ancienne marâtre du petit village des marais, celle qui savait tout le mystère de la famille de Sini-Mory, couchée près du feu, comprit…

Elle se souvint et, confuse, bourdonna…bourdonna… bourdonna…

C’est ainsi que celle qui fit disparaître le petit chien roux de l’orphelin s’envola et devint l’ancêtre de ces grosses mouches de nos jours.

A ce moment, je le répète, les animaux parlaient comme les hommes.

Aube Africaine

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