Entretien avec Fara Ndiaye dit Fara Poète – Poète Sénégalais – 1989

51240454_2326499691008606_5984915911977467904_nFara Ndiaye est né à Saint Louis du Sénégal en 1989. Ne vous fiez pas à son âge car « la valeur n’attend point le nombre des années » et Fara Ndiaye le prouve bien. Il est président et fondateur du collectif parlons Poésie. C’est ainsi qu’il a pu faire éditer Le livre de cris et d’encre  qui est une anthologie publiée en mars 2018 chez maître du jeu éditions.

A.D. Bonjour Fara Ndiaye, Je m’appelle Amélie Diack. Je vous remercie d’avoir accepté cet interview. J’en suis honorée
Bonjour Amélie, c’est pour moi un plaisir que vous portiez l’attention sur ma modeste51188958_301177723934401_7982015338852122624_n personne.

A.D Pouvez-vous vous présenter?
Se présenter est parfois un rude exercice s’il s’agit de parler de soi, alors je vais utiliser les propos de Khalil Gibran qui disait « je suis à l’aise sur toutes les questions sauf la question qui es tu ? » Mais n’empêche, pour ne pas être prolixe, je dirai que je me nomme Fara Ndiaye, je suis enseignant de formation, je sers dans l’I E F de Kanel mais j’habite à Saint-Louis. En même temps, je suis un féru des mots. Enfin, je dirai que je suis l’initiateur et le coordonnateur général du collectif Parlons Poésie qui a publié une anthologie titrée de cris et d’encre en mars dernier.

A.D. Votre surnom est Fara Poète. Je suppose que c’est par rapport au slam ?
En fait, ce surnom m’a été donné par des condisciples, c’est sans doute pour mon 51170911_981354968726554_5678167526631014400_nobsession à l’écriture, en particulier de la poésie

A.D Où avez-vous fait vos études et quels sont les souvenirs que vous en gardez ?
Pratiquement j’ai fait toutes mes études à Saint Louis. Ah des souvenirs! Je garde dans ma boite crânienne autant de souvenirs que même le verbe n’aurait pu suffire pour les y sortir. Non j’exagère! J’avoue que les meilleures relations amicales, que je garde jusqu’à présent, je les ai tissées à l’école. Certains de mes professeurs aussi m’ont beaucoup marqué. Mais à l’école j’étais un élève du genre bizarre, je voulais toujours m’auto-former.51193944_830929647266419_2475702106707722240_n

A.D. Pouvez-vous nous parler de vos souvenirs d’enfance?
J’étais un enfant curieux et très têtu. Je faisais tout ce qu’on m’interdisait. Un jour, Serigne Saliou Mbacké, à l’époque khalif général des mourides avait donné ndiggel à Cheikh Bethio et ses talibés, de venir à khelcom pour faire des travaux champêtres de fin d’hivernage, sans même aviser mes parents j’y suis allé. Mais devinez quoi, à mon retour j’ai été farouchement fouetté. Justement pour vous dire que je faisais tellement de bêtises. Mais au fil du temps, j’ai su que chaque bêtise faite était une expérience pour moi, donc une nouvelle connaissance acquise. Et aujourd’hui, ces bêtises transformées en connaissances m’ont forgé dans la vie.

A.D. Comment avez-vous découvert votre désir d’écrire ?
51293372_2238620133127540_2838017357295648768_nJe ne connais pas d’écrivain dans ma famille, donc je ne crois pas qu’il soit un héritage familial. Par contre, j’aimais la lecture, et je l’aime toujours d’ailleurs. Il m’arrivait parfois en marchant dans les rues, de ramasser des papiers volants qui portaient des écrits, et de les lire. C’est peut être la lecture qui m’a poussé à l’écriture. Ecrire et lire sont deux verbes qui ont un dénominateur commun.

A.D. Quand avez-vous décidé de devenir écrivain ?
Il peut sembler prétentieux pour moi de dire que je suis un écrivain. Mais je dirai simplement que j’écris. Et cela, depuis tout petit.

A.D. En avez-vous parlé à votre famille ? Qu’en a-t-elle pensé ?IMG-20180406-WA0075
Ma maman et mes sœurs me disaient toujours que j’allais devenir fou. Car elles me voyaient tout le temps dans mon petit coin en train d’écrire et de papoter sans relâche avec moi-même. C’est fou !

A.D. Quelle a été votre source d’inspiration pour votre premier roman ?
Je travaille sur mon premier roman. Ce n’est pas encore sorti. Donc je m’abstiens d’en parler, si vous me le permettez.

A.D. Pensez-vous que la passion d’écrire puisse se transmettre ? Si oui, par quel biais ?
Ecrire, c’est d’abord pour moi un don de Dieu. Il y’a des gens qui ont une soif d’écriture, mais gribouiller des 51170911_981354968726554_5678167526631014400_nmots sur des papiers serait pour eux une vraie quête de mine d’or. Par contre, d’autres sans le moindre effort, écrivent avec dextérité. Nous sommes tous des porteurs de mots et de maux, mais nous ne sommes pas tous des alchimistes des mots.

A.D. Que représente l’écriture pour vous?
Ecrire pour moi est une source de libération, de quête de soi, mais aussi de soulagement. C’est comme un bébé qui atteint son terme dans le ventre de sa maman, il tient coûte que coûte à sortir, car pour lui c’est le seul moyen de se soulager. C’est le même processus parfois avec l’inspiration, quand elle se pointe, on est obligé de lui frayer un exutoire pour qu’elle se déverse afin que nous soyons nous aussi libres.

A.D. L’écriture est-elle synonyme d’engagement?
Si engagement dans l’écriture veut dire, être un défenseur ou un avocat de son peuple, je51188958_301177723934401_7982015338852122624_n dirai simplement que ce n’est pas toujours le cas, car nous n’avons pas tous les mêmes préoccupations.

A.D. Vous êtes écrivain, poète et slameur. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je suis dans l’écriture, et dans l’art oratoire aussi. L’écriture et l’oralité sont liées. Donc il n’y a pas trop de choses à dire car c’est le côté pile et le côté face sur une même pièce de monnaie.

A.D. Une telle carrière est-elle difficile à gérer ?
Tout est dans l’organisation et la méthode. Il suffit juste d’avoir une maitrise de soi, ensuite de faire peu d’effort pour s’en sortir. Mais il faudra savoir aussi qu’écrire n’est pas facile.

A.D. Quels sont vos futurs projets ?
Pour mes projets personnels, je dirai publier les livres que j’ai déjà écrits. Pour le collectif parlons poésie, je travaille avec un éditeur pour voir comment mettre en place une 51240454_2326499691008606_5984915911977467904_nanthologie africaine, avec des auteurs de nationalités différentes.

A.D. Quels conseils pouvez-vous donner à des jeunes auteurs ?
Je suis très proche des jeunes qui sont des passionnés de lettres. Je sais aussi que beaucoup d’entre eux ont des talents inouïs. Mais il faut qu’ils sachent que l’œuvre artistique demande du travail et de la patience. Il ne faut pas que nous jeunes, soyons des culs de plomb dans l’exercice littéraire, cela exige un travail laborieux. Vous allez me permettre aussi d’ajouter les propos de A Hampâté Ba qui disait « si vous voulez faire une œuvre durable, soyez patients, soyez bons, soyez vivables, soyez humains».51193944_830929647266419_2475702106707722240_n

A.D. Quels conseils me donnerez-vous pour améliorer mon blog dont le lien esthttps://litteratureetecrivainsdailleurs.blog/?
C’est un blog que j’aime bien. Maintenant il faut assurer une bonne communication, en parler à d’autres pour plus de visibilités. Parler aussi des thèmes qui touchent les jeunes comme le slam par 51165102_285796232058455_1061147652743233536_nexemple. Inviter si possible des auteurs à faire des débats en ligne sur leurs œuvres ou des thèmes donnés.

A.D. Avez-vous quelque chose à rajouter ?
Je voulais justement interpeller les autorités compétentes afin qu’elles misent sur la jeunesse, si réellement elles veulent éviter l’obsolescence de la culture. La jeunesse fait énormément d’efforts dans l’art, je pense aux jeunes poètes, slameurs, romanciers, nouvellistes…qui n’attendent que des coups de pouce pour émerveiller le monde.

A.D. Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions. Au plaisir de vous lire bientôt
Je vous remercie Amelie. Ce fut un réel plaisir pour moi.

4 commentaires

  1. Très bel entretien les réponses sont spontanées.
    Ce qui me plais dans tes écrits et dans tes dires frére est qu’on ressent cet envi d’éveiller ,d’émerveiller, avec des mots très bien choisis….
    Bonne continuation #Farapoete

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