Avant que les ombres s’effacent – Louis-Philippe Dalembert – 2017 -Sabine Wespieser Ed.

Quatrième de couverture

« En 1939, Haïti promulgua un décret-loi permettant à tout juif d’être accueilli et naturalisé. Cet épisode méconnu, l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert a eu le désir de le relater après le séisme de 2010 : en écho à cette main tendue en pleine période nazie, Israël a en effet apporté une aide importante aux populations touchées. Il le fait à travers les confessions fictives de Ruben Schwartzberg, médecin juif polonais passé par Berlin, Buchenwald et Paris avant l’exil salvateur en Haïti, en 1939, et une intégration aussi discrète que réussie. Un destin qui fut celui, bien réel, d’un petit millier de femmes et d’hommes juifs qui s’installèrent sur l’île à la fin des années 1930. Loin d’une leçon d’histoire édifiante, le romancier a choisi de mener son récit sur le mode de la semi-comédie, les souffrances du docteur Schwartzberg laissant souvent place, de hasards en rencontres inattendues, à des péripéties truculentes. S’il surprend, le parti pris permet d’envisager Haïti autrement que par le prisme habituel de la dictature ou des catastrophes naturelles. »

Mon Avis

Entre nous, ce livre m’a fait rêver. Oui, j’assume le mot, je dis bien rêver car je me suis posée de nombreuses questions. Une fois le livre fermé, je me suis demandée : Que serait devenue l’actuelle Haïti si le monde avait connue cette partie de son histoire? Serait-elle cette île au milieu de l’océan, oubliée de tous, bannie, abandonnée de tous? Serait-elle cet endroit où la pauvreté a posé ses bagages dans l’indifférence générale?

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En effet, en 1939, Haïti vote une loi qui permet à ses ambassades de délivrer aux juifs qui le souhaitent, un passeport et un sauf-conduit. Cette histoire vraie, cependant, très peu connue m’a interpellée. Cette île, célèbre pour avoir acquis son indépendance dans le sang, pour sa pauvreté chronique, est un pays au grand cœur.

Au lendemain du tremblement de terre de 2010, une jeune femme, membre de Médecins sans frontières débarque à Haïti. Elle y rencontre un oncle, médecin lui aussi. Ce dernier, lui raconte son histoire, la saga d’une famille juive polonaise

Ce livre m’a profondément bouleversée par la simplicité du récit, la légèreté des mots, la poésie de l’écriture, les légères touches d’humour. Cette histoire est touchante. Un peuple rejeté de tous, accueilli à bras ouverts par un autre peuple d’une île rejetée de tous. Haïti offre à ce peuple une terre d’asile où il peut se reconstituer, réapprendre à vivre sans peur du lendemain. Chaque page, chaque chapitre, chaque mot est une démonstration de la générosité humaine. Un rappel de l’Histoire qui doit aider l’Humain à réfléchir sur ses actes. Haïti a mis fin à l’errance de personnes qui n’étaient acceptées nulle part.

Quand on referme ce livre, on le tient contre soi comme si on voulait le garder au plus profond de son être. Cette histoire est terriblement humaine et injustement méconnue. Un livre mémoire pour l’Humanité. Je vous le recommande chaleureusement. il ne vous laissera pas indifférent. Son empreinte vous marquera à jamais. Dans sa dignité, Haïti a toujours considéré ce noble geste comme profondément normal. Juste un pied de nez au nazisme.

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