Il faudra bien
Que j’éructe l’exil
Que je cesse
De considérer
La fuite
De l’île
Hors de peau
Hors des miens
Hors de mon
quotidien
Il faudra bien
Que j’écarte
Des côtes
Les bords francs
De la plaie
Que je laisse le sang
Ou les larmes couler
Ou mon cerveau
Qu’importe
Que mon corps
S’investisse
Que je cesse
De dire
Vissée au
Continent
Il faudra bien
Un jour
Enfoncer la canule
Que le bout d’île
Explose
Que je m’enfonce nue
Dans la mer ou l’instant
Ou la répétition
Qu’importe
Que le crâne
Se fende
Que gerbent en continu
La bouche et le volcan
Extrait de Penser maillée, éditions du Cygne, 2012