Quatrième de couverture

« Moi aussi, je sais écrire » […]. Ces mots sont ceux d’Habiba, une femme d’une cinquantaine d’années que la vie a malmenée et qui travaille comme dame de service dans une école. Cette modeste employée qui ne parle jamais d’elle et de son passé va, un jour de rage, se mettre à écrire, à se raconter dans des cahiers d’écolier. C’est une opération des pieds qui va déclencher ce bouillonnement intérieur et faire remonter un flot de souvenirs qui la submerge et la pousse à se cloîtrer dans son studio. Habiba se retrouve alors seule avec ses pieds, deux pieds déformés qui devenaient ses confidents, à l’image de ses cahiers. Cinq cahiers de couleurs différentes qui vont du noir au bleu, des couleurs qui sont autant de chapitres de la vie d’Habiba[…].

Chronique

Il y a toujours un moment dans la vie ou l’on se retrouve face à soi. Face à ses souvenirs. Souvenirs bricolés par le temps. Par leur force d’insinuation dans notre cerveau. Pour Habiba, ce moment est arrivé. Juste après un problème de santé. Moment idéal pour se regarder dans le miroir du temps. Embellir sa vie ou être franc. Ces moments, Habiba préfère les écrire. Noircir des pages jusqu’à l’infini.

Intrigués, nous découvrons les « délires » d’Habiba. Superbement sombres. Sombrement beaux. D’une beauté tranchante. Délirante. Vibrante. Habiba nous emporte dans ses réflexions. Réflexions qui nous installent confortablement dans un fauteuil, à l’écoute du conteur. Un conteur qui joue avec les souvenirs. Un conteur qui joue avec nos émotions. Nous découvrons une vie faite de petits bonheurs et de grands malheurs. Chaque cahier relate une tranche de sa vie. La vie radotante d’une râleuse qui a un cœur gros comme ça. Un cœur plein d’humanité. Un cœur généreux.

Les cinq cahiers d’Habiba, à travers une lecture aisée, nous raconte la force d’une femme. Sa beauté intérieure. Sa vie. Ses déboires. Ses rêves brisés ou réalisés. En compagnie de ses pieds douloureux. Des pieds opérés pour lui offrir une meilleure vie. Pour mettre fin aux souffrances physiques. Pour pouvoir recommencer à vivre. Pleinement. Profondément. Et pourquoi pas changer de vie?