Silence, mise à nu – Emmanuelle KEÏTA – 2023 – L’harmattan Côte d’Ivoire

Quatrième de couverture

En entrant dans les mots de « Silence, Mise à nu », l’on se retrouve face à l’engrenage du destin qui, tel un rouleau compresseur, déploie toute son envergure contre la jeune Mouni depuis son enfance. La dislocation de la cellule familiale et le rejet poussent la fillette et sa mère vers d’autres cieux. Accueillies par une âme généreuse, la vie n’en sera pas plus paisible. L’école, la rue et même les réseaux sociaux ne sont des lieux fiables pour personne. La beauté féérique de la jeune fille fait d’elle une proie dans le viseur de prédateurs de tout acabit. Par un concours de circonstances, les hostilités se déportent hors des terres natales pour celle qui a su gravir les échelons grâce au travail et au concours de la providence divine. Face aux assauts répétés pour la dénuder, Mouni va-t-elle y laisser sa peau, ou du moins son intimité tant convoitée ?

Mon Avis

Un proverbe antillais dit que « le malheur ne prévient pas« . Il vous tombe dessus, que vous soyez prêts ou non. La famille de Mouni, une petite fille, ressemble à toutes les familles  : des parents, des frères et une sœur. Ces derniers sont beaucoup plus âgés qu’elle. La vie se passe tranquillement. Cependant, le mauvais sort ou les djinns sont tapis dans l’ombre. Ils se repaissent de la douleur des personnes qu’ils traumatisent. Pour son malheur, Mouni voit sa famille se déliter en confiant leur vie à des mirages ou en tentant d’annihiler certains autres mirages. L’humain est parfois si faible face aux épreuves de la vie ! Après la perte de son père, sa mère refuse d’épouser le frère de cadet de ce dernier (le lévirat). Mouni et sa mère se retrouvent à la rue. Alors, commence pour elles, une longue descente aux enfers.

En général, quand il fait mal dans sa vie, les rats quittent le navire. Ce fut le cas pour Mouni et sa mère. L’auteure nous raconte une histoire belle, tendre, dure. Cependant, c’est un premier roman. Tous les auteurs savent qu’il n’est pas aisé de se lancer pour la première fois. Les personnages tels que Mouni, apparaissent d’un coup. Rien ne signalait leur présence. Au début, j’ai eu l’impression que l’auteure s’était emmêlé les pinceaux concernant certains faits et personnages. Que nenni. Ce qui n’empêche pas une lecture aisée. Le lecteur se sent très proche de Mouni, cette petite fille qui a grandi trop vite et qui semble payer les erreurs des autres membres de sa famille.

Que ce soit en Côte d’Ivoire ou en Europe, Mouni, à force d’études réussies, se trouve à la tête de son entreprise. Elle a permis à sa mère de relever la tête face à ses ennemis d’hier. Elle a aussi sa part d’épreuves auxquelles faire face et triompher pour continuer à garder la tête haute. Qu’est-ce qui peut bien ébranler une femme si forte? Quelques questions se posent quant à sa trajectoire de vie. Quelques mystères sont à expliciter afin de mieux cerner le destin de cette jeune femme. C’est le premier roman de l’auteure. Il pêche par quelques absences. Ce qui n’empêche pas une lecture addictive car le lecteur a un grand besoin de savoir ce qu’il adviendra de Mouni.

9782140492495    Ed. L’harmattan Côte d’Ivoire     130 p.    14€

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