Crépuscule des herbes – DOUMBIA Toumany Muhammad – 2023 – Ed. L’harmattan Côte d’Ivoire

Quatrième de couverture

Ce recueil de poèmes Crépuscule des herbes met en évidence, en une journée, la vie quotidienne des habitants d’un village d’Afrique dans leur quête permanente de liberté et de bonheur. À travers une incursion dans la vie quotidienne des braves populations rythmée par les travaux champêtres, le ménage, les parties de chasse, le culte des anciens et les chants et danses, l’on découvre, au fil des poèmes, une Afrique débout, courageuse et digne à la recherche constante de son émancipation dans l’antre de l’aube naissante du bonheur tant recherché. Une quête noble qui passe nécessairement par la destruction des mauvaises herbes qui retardent le développement du continent.

Mon Avis

Une journée au village. Du lever au coucher du soleil. Une journée entière, déclamée en poèmes. Tel est le récit de l’auteur. C’est un village qui ressemble à tant d’autres en Afrique. Des personnes que tout le monde reconnaît. Une vie qui traverse les frontières africaines. Les poètes ont l’habitude de chanter la vie. L’amour. La mort. Les émotions. Ils les déclinent dans des rimes. Dans des strophes. Ils leur allouent un livre entier. Dans ces villages, les mêmes personnes font les mêmes gestes. L’auteur a-t-il vécu dans un de ces villages? A t-il fait partie de ces gens qu’il décrit dans ses poèmes? Il avance pas à pas en terrain connu. Tranquillement. Posément.

C’est le regard d’une scène de film que nous offre l’auteur. Un regard de caméraman. La description englobe tout le village. Avant de zoomer petit à petit sur la vie. Les êtres. Les actions. Les US et coutumes. Sans oublier des ancêtres. Les détails sont clairs. Nets. À travers des rimes qui éblouissent le lecteur. L’auteur aurait pu faire de la prose, car il n’aura raconte une histoire, un village, des hommes, des femmes. Des rites. Il a écrit des poèmes. Ce qui embellit son récit. Il a un regard cinématique. Un regard de réalisateur. Un regard qui englobe tout avant de zoomer sur un fait qui fait partie d’un tout. Il raconte avec douceur. Avec tendresse. Avec pudeur, la vie d’un village.

À travers ce recueil de poèmes, l’auteur semble raconter son village tant les hommes, les femmes et leurs faits et gestes lui sont connus. Lui sont habituels. Ce village se réveille avec l’arrivée de l’astre du jour, voire un peu avant. Et ce soleil les accompagne, témoin muet jusqu’à son coucher. « Les petites calebasses s’en vont/ les grandes suivent et guident« . Une corvée d’eau si agréablement décrite. Description qui enveloppe le lecteur et l’invite à découvrir ce monde avec le cœur. Avec l’âme. Découvrir cette fourmilière humaine aux gestes si routiniers, pourtant si beaux et empreints de force de vie, de joie de vivre. Des humains à la vie rude, ingrate et pourtant source de joie et d’amour pour eux. Ce recueil me fait penser à Birago Diop. Un vrai diamant ciselé.

 

9782140483844    Ed. L’harmattan Côte d’Ivoire    98 p.     13€

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