Bonjour Zoubida Fall. Je vous remercie d’avoir accepté cet entretien.
Merci à vous de m’y avoir invitée
A.D Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Zoubida Bengeloune Fall, je suis sénégalaise. J’évolue dans le marketing et la communication pour une société spécialisée dans le développement de plateformes IT et je tiens aussi un blog (www.dukokalam.com) où je publie plein de petits riens qui me passent par la tête. J’ai sorti mon premier recueil de nouvelles en septembre.
A.D Où avez-vous fait vos études et quels sont les souvenirs que vous en gardez ?
Entre Dakar et Saint-Louis. J’ai fait l’école élémentaire, le collège et le lycée à Saint-Louis du Sénégal. J’ai fait mes études post-bac à Dakar entre l’ESP et IAM. Je suis un
pur produit de l’école sénégalaise. D’excellents souvenirs avec le recul, même s’il m’a fallu du temps pour m’intégrer et pour travailler la confiance en moi.
A.D. Pouvez-nous parler de vos souvenirs d’enfance ?
Je suis issue d’une famille de la classe moyenne, comme on les appelle. Ma mère était femme au foyer et s’est occupée de notre éducation. J’ai eu la chance extraordinaire de 
grandir entre deux maisons familiales. Les maisons de mes grands-parents maternels et paternels sont distantes de 200 m tout au plus. J’ai baigné très tôt dans ces deux environnements avec deux cultures différentes. Mon enfance s’est passée entre ces deux maisons en d’incessants va-et-vient. Prendre le déjeuner dans une des maisons, dîner dans l’autre… Traire la vache de ma grand-mère maternelle en fin de journée, aider ma grand-mère paternelle à faire tous ces petits plats marocains dont elle avait le secret. Écrire les lettres de mon grand-père sous sa dictée, car il avait perdu la vue… J’ai eu une très belle enfance.
A.D. Comment avez-vous découvert votre désir d’écrire ?
Pas très original comme réponse, mais j’écris depuis toujours d’aussi loin que je me souvienne. Ce qui est nouveau pour moi c’est l’intérêt que cela suscite. Je ne l’ai pas découvert maintenant. Ce désir a toujours été là. Longtemps tu, certes, longtemps réfréné inconsciemment. Il est toujours revenu vers moi. Je crois que je me suis 
contentée de m’y laisser couler.
A.D. Quand avez-vous décidé de devenir écrivain ?
Je ne l’ai jamais décidé en réalité, je ne me définis d’ailleurs toujours pas. J’aime écrire et c’est tout ce qui compte pour moi en réalité, et ce peu importe le support. Je ne me donne aucun titre ou appellation.
A.D. En avez-vous parlé à votre famille ? Qu’en a-t-elle pensé ?
Pas vraiment en réalité. Cela n’a surpris personne que je lance un blog ou que je sorte un livre, à part moi. J’ai plus échangé à ce propos, avec ceux qui étaient hors du cercle familial et avec lesquels je partage ma vie sur les réseaux sociaux. J’ai toujours eu plus de facilité à écrire les choses. Tout mon cercle proche a dû avoir reçu à un moment ou à un autre une de mes très longues lettres (rires)
A.D. Quelle a été votre source d’inspiration pour votre premier recueil?
Les observations en voiture sur le chemin du travail, le matin. De la rue, me sont venues toutes ces images que j’ai transposées sur du papier.
A.D. Combien de temps avez-vous mis pour l’écrire ?
Je crois avoir démarré la rédaction vers janvier 2018, pour la terminer au mois de juillet de la même année.
A.D. Qu’avez-vous éprouvé après l’avoir écrit ?
Énormément de doutes… Quant à l’utilité de ce recueil. De l’intérêt qu’il pourrait revêtir pour qui que ce soit.
A.D Comment ce recueil a-t-il été accueilli dans le monde littéraire ?
Il me semble qu’il est plutôt bien accueilli par les lecteurs. Ils ont financé sa publication et sont en charge de sa distribution.
A.D. Comment vous sentez-vous à chaque publication sur le blog ?
Comme au premier jour, libérée.
A.D. Pensez-vous que la passion d’écrire puisse se transmettre ? Si oui, par quel biais ?
Je ne pense pas. Écrire est la fin d’un processus de réflexion, qu’il soit de l’indignation 
face à une injustice, un fait social, une observation. Ce processus peut aboutir à un film, un livre, une peinture ou tout autre chose. Je pense que la chose que l’on peut transmettre est le fait de garder sa capacité d’indignation intacte et de ne jamais oublier que dans la vie rien n’est jamais noir ou blanc. C’est peut-être de cette transmission que naîtra un livre, un blog, un film, un tableau, un engagement associatif, …
A.D. Que représente l’écriture pour vous ?
Un univers, un engagement, une échappatoire, une manière d’être, une réincarnation de moi.
A.D. L’écriture est-elle synonyme d’engagement?
En ce qui me concerne oui. L’engagement de faire voir des situations sous un autre angle. En espérant changer ainsi la perception que nous pouvons avoir sur toutes ces personnes que l’on croise et côtoie tous les jours. Et qui à un moment ont trébuché ou sont tombés… et qui tentent comme tout le monde de se relever et de vivre avec leur choix, leurs erreurs, leurs joies et leurs peines…
A.D. Quels sont vos futurs projets ?
Faire connaître ce recueil, proposer une nouvelle expérience autour de la lecture grâce à ce projet et à l’équipe formidable qui le soutient… Écrire encore et toujours.
A.D. Quels conseils pouvez-vous donner à des jeunes auteurs ?
Ecrivez pour vous d’abord, et n’essayez surtout pas d’impressionner quelqu’un ou de ressembler à quelqu’un. Soyez vous ! Le support importe peu.
A.D. Quels conseils me donnerez-vous pour améliorer mon blog dont le lien est https://litteratureetecrivainsdailleurs.blog/ ?
Je l’aime bien tel quel. Il est destiné à l’écriture et cela se voit.
A.D. Avez-vous quelque chose à rajouter ?
Si vous souhaitez acheter le recueil de nouvelles « Les miroirs du silence ». Il est disponible sur Amazon. Si vous êtes en Afrique, vous pouvez vous adresser à Tex courrier directement
A.D. Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions.
LITTERATURE D'AILLEURS DE LEE HAM 