L’enfant qui devait mourir – Samba NIANG – 2023 – Ed. L’harmattan Sénégal

Quatrième de couverture

L’enfant qui devait mourir est une histoire d’enfant adopté par sa tante vivant dans un autre village que celui de ses parents. Une adoption tumultueuse, car l’enfant devra se battre pour sa survie et finalement, grâce à son demi-frère, retourner à son village natal suite à des incidents qui auraient pu lui coûter la vie. Un retour mal accepté et difficile, car le spectre de la mort va toujours planer avec les mythes et réalités qui entouraient sa naissance. L’enfant qui devait mourir est une fiction aux relents culturels sérères. Tous les signes étaient réunis pour le voir mourir, avec la succession des naissances dans la famille, un enfant mort, un enfant vivant, un enfant mort, un vivant, et lui après. Va-t-il briser le cycle qui semblait être établi empiriquement?

Mon Avis

Au Sénégal, avant et pendant la colonisation, il était normal qu’un enfant soit donné à un membre de la famille qui n’en avait pas. Une adoption à l’africaine. L’enfant connaissait ses parents et se savait adopté. Souvent, il vivait entre les deux concessions : jouant avec ses frères de jour et dormant avec sa famille adoptive la nuit. C’est ce qui arriva à Samba. Il est allé vivre dans la concession de sa tante paternelle. Sa vie changea. Aimé des adultes, il est détesté par ses cousins et ses cousines. Sauf de Laye, l’aîné des cousins. Sans que les adultes ne le sachent, Samba est maltraité par un de ses plus jeune cousin. Ce dernier avait une telle haine envers Samba que celui-ci avait une crainte pour sa vie. Comment faire? Doit-il rester encore chez sa famille adoptive ou retourner chez lui?

Nous découvrons le destin d’un enfant qui, suite à son histoire familiale et aux traditions sérères, ne devait pas en avoir. Pourquoi? Nous découvrons la culture et les traditions sérères. Des traditions telles que l’entraide sociale, le cousinage à plaisanterie, etc. La lecture est simple et ludique. Et l’enfance de Samba ressemble à celle de tout enfant dans un village. Seul le spectre de la mort planera sur sa tête, tel l’épée de Damoclès. Un spectre qui déchirera le cœur d’une mère. Il noiera ses yeux de larmes silencieusement douloureuses. Un enfant est si précieux, et le mauvais sort si capricieux. Mais Samba semble avoir une bonne étoile qui veille sur lui.

Être offert à un autre membre de la famille était monnaie courante au Sénégal. Ce qui permettait à une femme sans enfant de vivre pleinement sa maternité. De plus, cela soudait les liens familiaux. Notre jeune héros, Samba, a été offert à la tante de son père. Sa naissance, sa vie sont marquées par le seing de la mort. Cette épée de Damoclès qui restera sur sa tête jusqu’à ses derniers jours. N’est-ce pas trop lourd à porter pour un enfant? Le récit nous invite à une balade avec notre jeune héros dans la société sérère, soudée par les traditions, les us et coutumes. Nous regardons vivre ce petit microcosme. Ces enfants qui, chaque instant,  vont au bout d’eux même, faisant ainsi face à la vie et à leur destin.

9782140499975   Ed. L’harmattan Sénégal   138 p.   15€

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