Les larmes inattendues de la vie – Sokhna Oumou DIOUF – 2021

Quatrième de couverture

Fatou, une jeune fille studieuse qui a toujours eu les meilleures notes, va être poussée vers une vie ambiguë. Il a fallu un seul jour pour qu’un événement inespéré et dévastateur chamboule tout dans la vie de cette petite innocente. Que s’est-il passé ?

Chronique

Au Sénégal, la femme est reconnue pour une vertu qui lui est enseignée dès la plus tendre enfance: le mougne. Il s’agit d’un art qui consiste à tout supporter, surtout les coups durs, dans un silence digne. De vivre avec ce silence. Ce qui fait sa force, sa discrétion, sa capacité à supporter la douleur dans un mutisme béni par la société. Celles qui ne peuvent pratiquer ce mougne sont mal vues et montrées du doigt par la société. Elles sont qualifiées de femmes indignes qui n’ont aucune dignite et aucune honte. De mauvaises femmes d’une grande vulgarité. C’est à ce tabou que va se heurter Fatou. Que lui réserve sa famille?

Les souffrances de la femme reposent sur les ailes du mougne. L’auteure dénonce ce fait dans son roman. La violence intra familiale a, pendant longtemps, été un secret familial. Peu importent les sentiments de la victime. Elle se doit de « mougne », supporter en silence, sa vie brisée, ses souffrances. Fatou a subi le pire. Contre l’avis paternel, elle porte plainte. Dès lors, sa vie est bouleversée.  Elle vire au cauchemar. Le linge sale se lave en famille. C’est connu. Surtout au Sénégal, comme dans de nombreux pays africains. Que réserve l’avenir à cette jeune enfant?

L’auteure est presque aussi jeune que son héroïne. Elle a l’âge où la volonté de changer la société est un sacerdoce. À travers ce roman, elle souhaite dénoncer la condition de la femme sénégalaise. Elle parle d’un fléau qui se passe au sein de certaines familles. Fléau sur lequel se pose le voile du secret, de peur que la famille soit ostracisée. De peur du qu’en dira t-on. La lecture est aisée. L’histoire est bien racontée, malgré quelques petites erreurs de débutant. Le récit est fort et prend au coeur. Tant de gâchis. Quand la société comprendra t-elle que la victime a besoin d’être reconnue comme telle afin de se reconstruire? De tourner la page et de s’autoriser à vivre? Le mougne n’est pas la solution à tous les malheurs, mais c’est le moyen de mettre en danger la santé mentale des personnes. Une santé mentale qui peut se détériorer et exploser à tout moment.

Note 15/20

9782343235066    l’harmattan Sénégal    80 p.    12€

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